Abstract | Les taches solaires, petites régions sombres qui apparaissent et disparaissent à la surface du Soleil, montrent que cet astre n'est pas immuable. La recherche contemporaine s'intéresse à la nature des taches, qui illustrent le rôle du champ magnétique dans la structure des couches externes du Soleil. Le champ magnétique du Soleil structure la couronne – il explique pourquoi cette couronne, que nous voyons lors d'une éclipse totale du Soleil, n'est pas sphérique. Ce champ magnétique prend son origine à l'intérieur du Soleil, dans un gaz en mouvement, et est de ce fait variable au cours du temps, créant des phénomènes explosifs comme les éruptions solaires et le éjections de masse.
Dans cet exposé on abordera deux aspects des taches solaires :
la recherche contemporaine : leur nature et l'activité du soleil,
l'histoire : leur "découverte" et les premières études systématiques, au début du XVIIème siècle.
Dans les deux aspects, la variabilité du Soleil est essentielle: elle nous montre aujourd'hui que notre astre peut affecter les activités technologiques humaines, notamment celles liées à l'espace. Au XVIIème siècle, la variabilité d'un astre était en conflit manifeste avec les idées de l'astronomie classique, formulée notamment par Aristote et Ptolémée, qui voyaient l'Univers comme un "cosmos" éternel et immuable. La découverte de la variabilité du Soleil, manifestée par l'apparition et la disparition des taches solaires, contribua alors au changement de la perception du ciel et du monde. Cet aspect sera illustré par le "Dialogue" de Galilée.
Karl-Ludwig Klein, astronome à l'Observatoire de Paris-, Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique (LESIA; Meudon)
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